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9 août 2020 7 09 /08 /août /2020 16:58

Mon arrière / arrière grand père SINTES ABRINIS Bartomeu  ( prénom enregistré sur les documents de l’état civil français en Algérie « Bartolomé ou Bartholoméo » suivant l’acte établi) est originaire des Îles Baléares, plus exactement de l’Île de Minorque où il est né en 1802 dans le village d’Alaiõr (Alayor sur les actes français).

 

Les Îles Baléares

Les Îles Baléares

L'Île Minorque

L'Île Minorque

Eglise Santa Eulalia d'Alaiõr

Eglise Santa Eulalia d'Alaiõr

Bartomeu, arrière grand père de ma maman s’est marié le 09 Décembre 1826 à Alayor avec Maria PIRIS PIRIS née en 1803 à Alayor. Le couple est arrivé à Alger vers 1837 et s’installe Faubourg Bab-Azoun avec leurs deux enfants :

 

1– Antoni, Bartomeu, Magin (Antoine Bartholomé sur documents français) SINTES PIRIS né à Alayor le  08 Mai 1827.

2– Eulalia, Rafaela, Rosa SINTES PIRIS née à Alayor le 05 Novembre 1831.

 

Il est possible qu’entre 1832 et 1837 mon arrière / arrière grand père soit venu comme beaucoup de « Minorquins » travailler quelques mois par an à Alger avant de s’installer définitivement avec son épouse et ses deux enfants Faubourg Bab Azoun.

 

En 1830, le Faubourg Bab Azoun est une porte parmi les cinq portes qui entourent la ville blanche (la casbah). Bénéficiant d’une main d’œuvre arrivée de France, d’Espagne, d’Italie, de Malte, de Minorque et d’ailleurs le faubourg Bab Azoun se développe entre 1830 et 1846 avec ses constructions, ses rues, ses commerces. Nous sommes dans la première phase de l’extension de la ville d’Alger. 

 

 

La Ville Blanche

La Ville Blanche

Mes racines « Mahonnaises », première partie.

Un brin d’histoire sur l’Île de Minorque :

 

En 1287, avec la « reconquista » par le Roi Alfonse III d’Aragon, l’Île de Minorque prend le nom de MENORCA et redevient chrétienne. C’est à partir de cette période que l’on parle Catalan à Minorque. Le village Alaiõr où sont nés mes ancêtres a été construit en 1304.

 

En 1708 les Anglais envahissent l’Île, en 1756 les Français font la conquête de MENORCA , son nom sera « Minorque ». Le neveu du cardinal Richelieu ramène en France une fabrication Mahonnaise du nom de la ville « Mahon » qui deviendra la « Mayonnaise ».

 

En 1763, les Anglais reprennent le contrôle de l’Île mais vingt ans plus tard, les Espagnols avec l’aide des Français conquirent l’Île, reprise en 1798 à nouveau par les Anglais.

 

C’est en 1802 (année de naissance de mon arrière / arrière grand père SINTES ABRINIS Bartomeu) que fût signé le traité d’Amiens. Minorque devient définitivement Espagnole.

 

En 1830, le port et la ville de Mahon servent de base arrière au corps expéditionnaire de l’Armée Française avec ravitaillement et hôpital militaire, le port de Mahon étant situé entre Toulon et Alger, il permettra à la flotte Française de partir de Toulon vers Alger et débarquer à Sidi Ferruch le 14 Juin 1830. En attendant, cette présence française est la bienvenue sur l’Île car Minorque souffre depuis quelques années d’une situation économique catastrophique avec les mauvaises récoltes et des années de sècheresse….

 

Illustration du Port de Mahon

Illustration du Port de Mahon

L’historien Jean Jacques JORDY précise dans ses ouvrages et je le cite «  Par "Mahonnais", nous entendons dans leur ensemble, les émigrants de l'île de Minorquecar tel était le terme générique que leur donnaient les Français. Les conditions de la venue des Mahonnais en Algérie tiennent à un faisceau de facteurs, parmi lesquels il convient d'en extraire trois principaux :

 

L'île de Minorque est entrée dans une phase de dépression économique dès 1810, aggravée par des accidents climatiques et par une attitude royale espagnole désastreuse. Misère et inoccupation sont les deux caractéristiques de l'île.

 

L'entreprise française de 1830 en Algérie passe par les Baléares et surtout par Mahon. En faisant de l'île de Minorque leur base d'intendance, leur hôpital pendant plusieurs années, les Français relancent certes une économie insulaire importante, mais leur départ à la fin des années 1830 replonge l'île dans sa torpeur économique. Cependant, les militaires français vont apprécier une population honnête et travailleuse, et se rendre compte du bénéfice que l'on peut tirer de sa venue en Algérie. »

 

Jean Jacques JORDY cite E. VIOLARD en disant : Les Mahonnais furent attirés en Algérie au lendemain de la conquête. Leur arrivée fut joyeusement saluée par l’armée d’occupation qui fut, peu de temps après, abondamment pourvue de légumes frais et variés.

Il faut distinguer deux flux migratoires :

Le premier, une migration spontanée entre 1830 et 1835, je pense que mon arrière / arrière grand père Bartomeu était de ceux qui venaient travailler quelques mois par an.

Le deuxième, une migration organisée par le Baron de Vialar à partir de 1836, c’est sans doute vers 1836 –1837 que mes arrières / arrières grands parents SINTES ¨PIRIS se sont définitivement installés sur le territoire d’Alger la Blanche avec la naissance le 27 mai 1838 de Thérèse Dorothée SINTES PIRIS. Entre la naissance d’Eulalia à Alaiõr en 1831 et Thérèse à Alger en 1838, le couple SINTES PIRIS a-t-il eu un autre enfant ? A ce jour, je n’ai rien trouvé !

 

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racines ABRINES devenues ABRINIS de mon arrière /arrière Grand Père Bartomeu

racines ABRINES devenues ABRINIS de mon arrière /arrière Grand Père Bartomeu

racines PIRIS de mon arrière / arrière Grand Mère Maria

racines PIRIS de mon arrière / arrière Grand Mère Maria

racines de mon arrière grand père Bartholomé SINTES PIRIS

racines de mon arrière grand père Bartholomé SINTES PIRIS

Pour en savoir un peu plus sur la venue des « Mahonnais » en Algérie, je vous invite à découvrir deux sites :

https://sites.google.com/site/lepatronymesintes/home/minorque-baleares/mahonnais-en-algerie

Et http://www.cdha.fr/limmigration-mahonnaise-en-algerie

Le mois prochain, nous verrons l’intégration de la famille SINTES PIRIS dans l’Algérois… Comme beaucoup d’autres « Mahonnais » Bartomeu et Maria ont emmené dans leur maigre bagage de migrant l’envie de réussir une vie meilleure, le courage au labeur, et la « soubressade »….

 

La sobrassada Menorca

La sobrassada Menorca

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commentaires

A
Toujours très agréable à lire, bien illustré. Un petit regret terminant sur une soubressade, bien sûr que l'on déguste agréablement en apéro, mais n'y aurait-il pas de recettes (histoire de s'évader) ?<br /> Amicalement,
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J
Merci Adrienne de votre fidélité, peut être qu'un lecteur ou une lectrice nous donnera une recette de Minorque,